[TEST] Grief like a stray dog, une lettre venue du front

Développé par Rayonist et édité par Sometimes You, Grief like a stray dog est un jeu narratif qui sortira le 25 septembre 2025 sur Xbox Series.
Ce titre singulier nous plonge dans une communauté rurale russe pendant la Seconde Guerre mondiale, à travers les yeux de Nadia, une jeune factrice de 13 ans.
Inspiré par des souvenirs familiaux et des récits authentiques, le jeu se présente comme une œuvre hybride entre conte populaire et méditation documentaire, portée par une direction artistique originale et une narration poignante.

Messagère d’espoir et de malheur

Le cœur du jeu repose sur une narration intimiste. Nadia, remplaçant sa mère malade, livre des lettres et des avis de décès dans un village isolé, alors que la guerre fait rage à l’extérieur.
L’histoire, inspirée de témoignages réels et de lettres authentiques, évoque avec pudeur la perte, la mémoire et la résilience.
L’univers est profondément enraciné dans la culture russe, avec des références à Rjev, l’un des champs de bataille les plus sanglants du front de l’Est.
Les personnages secondaires, bien que peu nombreux, sont marquants et incarnent les différentes facettes de la communauté.

Lubok et néo-expressionnisme

Visuellement, le jeu adopte une esthétique 2D singulière, inspirée par les dessins d’enfants, le néo-expressionnisme, et l’art populaire russe (lubok).
Chaque plan semble peint à la main, renforçant l’aspect artisanal et personnel de l’œuvre.
La bande sonore, qualifiée de “troublante et singulière” par l’éditeur, accompagne parfaitement l’ambiance mélancolique du jeu. Les dialogues sont sobres, mais authentiques, renforçant la dimension émotionnelle sans jamais tomber dans le pathos.

Entre conte et documentaire

Grief like a stray dog se distingue par sa volonté de mêler mémoire familiale, témoignage historique, et forme vidéoludique.
Ce n’est ni un visual novel classique, ni un jeu d’aventure traditionnel : c’est une expérience narrative qui brouille les frontières entre fiction et réalité.
L’utilisation de lettres authentiques et de souvenirs personnels donne au jeu une dimension documentaire rare, tout en conservant une structure ludique accessible.

Livrer plus que du courrier

Le gameplay repose sur des mécaniques simples : exploration, lecture de lettres, dialogues. Il s’agit avant tout d’un roman visuel avec des éléments d’aventure.
Le joueur incarne Nadia dans ses tournées, interagit avec les villageois, et découvre progressivement les drames qui secouent la communauté.
Pas de puzzles complexes ni de choix moraux à multiples embranchements : l’expérience est linéaire, mais volontairement épurée pour laisser toute la place à la narration.

60 à 80 minutes de mémoire vive

Le jeu propose une durée de vie courte, estimée entre 60 et 80 minutes. Il s’agit d’une œuvre à vivre d’un seul tenant, sans rejouabilité notable.
L’absence de choix alternatifs ou de fins multiples limite l’envie de relancer l’expérience, mais cela correspond à l’intention de l’auteur : proposer une méditation unique, à la manière d’un court-métrage.

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